bubble.gif (2761 octets)nikonos.jpg (23383 octets)bubble.gif (2761 octets)

Pour un boitier Nikonos en santé

(Petit guide de survie pour votre Nikonos et votre portefeuille)


"Une des rares certitudes en plongée est qu'un Nikonos
mal entretenu périra éventuellement par noyade"


  1. Révention des fuites
  2. Après la plongée
  3. Et les lentilles
  4. Et le flash?
  5. Et les accessoires?
  6. Histoire de piles
  7. Es-ce que le mode ttl fonctionne bien?
  8. Page d'accueil

Le matériel de photographie sous-marine Nikonos de Nikon est un des plus utilisé depuis près de 30 ans. Le système est basé autour du boîtier 24x36 Nikonos, dont la version actuelle est le Nikonos-V.

La majorité des fuites d'eau dans les Nikonos sont attribuables à des erreurs de l'usager. Un appareil qui subit un entretien annuel (incluant le remplacement des joints internes) a bien peu de chances de couler s'il est entretenu correctement. Bien que l'eau peut pénétrer dans le boîtier à plusieurs endroits, dans la majorité des cas, l'eau entrera par le connecteur du flash. Le joint torique de ce connecteur est celui qui est le plus susceptible de s'user ou de se comprimer.

 

nikcaps.gif (46086 bytes) Diamètre côté caméra (mm) Diamètre côté flash (mm)
Nikonos-V ou SB-102 16.56 12.18
Couvercles anti-poussière 16.27 12.14

Un problème "classique" avec le joint du cable de flash est qu'il peut être comprimé de façon irréversible si les bouchons anti-poussière de Nikonos sont utilisés. En effet, ces bouchons de plastique ont un diamètre interne légèrement plus petit que celui du connecteur de flash de la caméra. Ceci signifie que suite à un entreposage plus ou moins prolongé, la compression sera telle que lorsque le cable sera remis sur le Nikonos, le joint torique ne scellera pas correctement et il y aura fuite. D'après des techniciens indépendants, de très nombreuses fuites sont attribuables à ce seul problème. Nikon n'averti pas les usagers de ce problème et livre toujours les cables de SB-105 avec ces bouchons. Le cable devrait être entreposé dans un sac de plastique propre, sans bouchon.

Il n'y a que trois autres joints toriques accessibles par l'usager, celui du dos, celui de la lentille et celui du compartiment à piles. Les précautions à prendre pour ces quatre joints sont les mêmes. Il faut tout d'abord éviter d'entreposer la caméra pour une période prolongée avec les joints installés. A la longue, ceux-ci perdent leur forme cylindrique et il est possible qu'ils ne puissent plus sceller correctement. Tout entreposage qui dépasse quelques semaines devrait se faire sans ces quatres joints toriques. S'il y a crainte que la caméra soit endommagée par de la poussière ou par l'humidité, il est possible de se procurer un ensemble de joints d'une couleur différente qui ne seront utilisés que pour l'entreposage. Cependant, l'approche la plus sûre et la plus économique consiste à mettre la caméra sans ses joints toriques et ses piles dans un sac "Ziploc" étanche pour la durée de l'entreposage. Lors de la vérification annuelle, il est important de jeter les anciens joints, même si ceux-ci semblent être en bon état. La pratique courante de conserver les vieux joints en réserve devrait être évitée afin d'éviter toute confusion. Les joints de réserve devraient provenir d'un ensemble neuf.

Idéalement, les joints devraient être inspectés avant chaque plongée. La première étape consiste à enlever les quatre joints du boîtier. Aucun outil n'est requis pour cette étape. Ensuite, nettoyer les zones d'appui des joints avec un linge propre. Dans tous les cas, il y a deux surfaces à nettoyer pour chaque joint. Après nettoyage, les surfaces devraient être libres de poussière et de graisse. Les joints eux-mêmes doivent aussi être nettoyés avec un linge doux. On peut alors vérifier leur état et toute usure visible (surtout sur les deux petits) ou irrégularité est une indication qu'ils doivent être remplacés. La lubrification est la dernière étape avant de remettre en place. Seule la graisse silicone Nikonos doit être utilisée. Une très faible quantité est suffisante. Les joints doivent être reluisants mais ne pas laisser de traces de graisse lorsque manipulés. Le rôle du lubrifiant n'est pas d'empêcher l'eau d'entrer mais uniquement de faciliter le mouvement du joint torique dans son siège. Un excès de lubrifiant attire la poussière et peut contaminer l'intérieur de la caméra.

Il est étonnant de voir comment différents appareils Nikonos ayant subit le même nombre de plongées en eau de mer peuvent démontrer des états de conservation totalement différents. Le problème le plus courant est l'accumulation de dépôts de sel à divers endroits sur la caméra. Dans tous les cas, ceci est dû à un mauvais entretien du boitier. Après une plongée, l'appareil hors de l'eau peut sécher presque instantanément, surtout par temps chaud. Le sel en solution précipite sous la forme d'un dépot blanc uniforme et dur. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il est extrêmement difficile de dissoudre ces dépots en ré-immergeant la caméra dans l'eau douce. Ces dépots ne causent pas trop de problèmes lorsqu'ils se forment sur les grandes surfaces mais leur présence dans les interstices des divers mécanismes tels que l'enrouleur ou le sélecteur de vitesse requièrera nécessairement un remplacement de ces composantes à moyen terme. De même, la formation de dépots de sel entre les bouchons de prise de flash ou du compartiment à piles peut litéralement souder ceux-ci au boîtier. Encore ici, un remplacement sera requis et possiblement même un coûteux refiletage. Pourtant, il est extrèmement simple de prévenir ces problèmes. Il suffit de se souvenir que la caméra ne doit jamais sécher avant d'avoir subit un trempage dans l'eau douce. En pratique, cela requiert de remettre le boitier dans un seau d'eau immédiatement après la plongée. Il est essentiel que ceci soit fait rapidement, dans certaines conditions, une attente de quelques minutes est suffisante pour qu'il y ait formation de dépots de sel. On peut remettre le boitier dans l'eau de mer s'il n'y a pas d'eau douce disponible, l'important étant qu'elle ne sèche pas. On pourra toujours effectuer le rinçage plus tard. S'il n'y a pas de contenant adéquat disponible, il est toujours possible d'enrouler la caméra dans une serviette saturée d'eau et de mettre le tout dans un sac en plastique jusqu'au moment du rincage.
                                             bouchon-nikonos.jpg (10761 octets)

L'étape du rinçage est aussi critique que la précédente. Il n'y a qu'une seule bonne façon de procéder et il ne s'agit pas de simplement passer le boitier sous le tuyau d'arrosage. Le fait qu'il n'y ait que quatre joints toriques accessible par l'usager indique que tous les autres sont cachés. Qu'ils soient sous le déclencheur, dans la lentille, sous le loquet, dans le mécanisme d'avancement ou dans le sélecteur de vitesse, ces joints de caoutchouc sont en contact avec l'eau et ne peuvent être rincés que par une immersion complète et prolongée de la caméra. La technique idéale est la suivante: Tout d'abord rebobiner le film mais ne pas ouvrir le dos pour l'instant; immerger l'appareil (flash, cable, bras, etc.) dans un contenant contenant de l'eau douce froide ou tiède; opérer tous les mécanismes quelques fois (bagues de lentille, ajustement de vitesse, levier d'avancement, ajustement de sensibilité, rebobinneur) et déclencher l'appareil trois ou quatre fois; laisser reposer la caméra dans l'eau pendant au moins 15 min puis répéter l'opération précédente; sortir la caméra de l'eau et asécher l'eau qui est visible. Pour sortir le film, pointer le dos vers le bas avant de l'ouvrir. Ceci évitera que l'eau retenue autour du joint ne tombe dans le compartiment arrière. Procéder de la même manière pour la lentille mais en pointant l'avant de l'appareil vers le bas. Après l'avoir dévissé, enlever le connecteur de flash délicatement en pointant vers le bas. En procédant doucement, on évite que la goutte d'eau emprisonnée dans les filets du connecteur soit aspirée dans le boîtier. Procéder de la même façon avec le compartiment à piles. Il n'est pas nécessaire de retirer les piles après chaque plongée mais il ne faut pas non plus attendre la fin de la saison avant de le faire. La dernière étape consiste en l'inspection de l'appareil. On regardera tout d'abord s'il n'y a pas de trace d'humidité ou d'eau sur les lamelles du rideau. Ceci est facile à vérifier en opérant lentement le mécanisme d'avancement et en déclenchant en mode "B". On regardera ensuite la zone immédiatement derrière la monture de la lentille et on terminera par l'inspection des ouvertures du connecteur de flash et du compartiment à piles.

Les lentilles UW-Nikkor sont particulièrement robustes et ne requièrent généralement pas d'entretien particulier autre qu'un bon rinçage et le remplacement périodique de leur joint torique. Si on exclu les problèmes associés à un joint sale ou endommagé, il est extrêmement rare qu'une lentille sera la cause d'une fuite. Cependant aucune de ces lentille n'est étanche de l'arrière. Une fuite dans le boitier ou une mauvaise manipulation peut endommager les lentilles si de l'eau vient en contact avec la partion antérieure de la lentille.

Les précautions et mesures d'entretien de l'appareil s'appliquent aussi aux différents systèmes d'éclairage de Nikon. Si de l'eau est détectée à une extrémité ou l'autre du cable de synchronisation, il est important de faire inspecter le flash et la caméra immédiatement. Sous l'effet de la pression, l'eau peut se propager dans le fil et causer des dommages loin du point initial de la fuite. Il faut aussi porter une attention particulière au cable spiralé et s'assurer qu'il n'a pas été endommagé durant la plongée. Dans le cas d'un SB-102, ne pas oublier que le couvercle comporte deux joints toriques et qu'il y a deux bouchons de synchronisation à vérifier.

                                      niko02.jpg (12478 octets)

Des éléments souvent oubliés et négligés du système sont le bras, le plateau et la rotule. Il est important de bien rincer ces pièces en portant une attention particulière aux trois vis qui ont tendance à retenir l'eau. Le plateau doit aussi être bien rincé. Sous le revêtement de caoutchouc se trouve une plaque d'acier qui finira par se corroder si le rinçage n'est pas efficace. Le système de bras comprend plusieurs vis et cavités où l'eau peut rester emprisonnée. Il faut s'assurer que le rinçage et le séchage soient efficaces, sinon on risque de se retrouver avec des dépôts de sel durci ou encore avec des vis figées en place de façon permanente.

Les autres accessoires du système Nikonos requierent aussi un minimum d'entretien préventif. Les tubes-allonges doivent être entretenus de la même manière que les lentilles. Il en va de même pour tous les éléments du dispositif de proxi-photographie ("close-up kit"). Dans ce dernier cas, il est essentiel que toutes les vis soient bien rincées et séchées, sinon, l'accumulation de sel risque de les souder à la bague et de rendre le système inutilisable. Les autres accessoires tels que les viseurs ne requièrent aucun autre entretien qu'un bon rinçage.

Le Nikonos-V a l'avantage de comporter un système de mesure de l'éclairage du flash qui prend sa lecture directement sur le plan du film (TTL). Ce système ainsi que le contrôle automatique des vitesses d'obturation dépend des deux piles pour leur fonctionnement. Malheureusement pour l'usager, il est très difficile de déterminer si les piles sont encore en état de fournir l'énergie requise par ces systèmes. Un indice infaillible que les piles sont trop faibles est lorsque l'affichage DEL rouge dans le viseur ne reste en marche que pendant une ou deux secondes. Dans le pire des cas, l'affichage apparaîtra pour un bref instant lorsqu'on appuiera à moitié sur le déclencheur mais disparaîtra aussitôt. Dans ces conditions, il est inutile d'utiliser le mode automatique ou TTL puisqu'il est certain que le calcul d'exposition sera erroné. En pratique, des piles trop faibles donneront des images sur-exposées en mode flash TTL et des images sous-exposées en mode automatique sans flash.

Le Nikonos requiert un minimum de 2.65 Volt pour que les mécanismes de posemètre et de mesure TTL fonctionnent correctement. Sous ce niveau l'affichage peut sembler correct, mais il est possible que les piles soient trop faibles pour donner une lecture exacte. En fait, il est très difficile de savoir si les piles sont encore à leur niveau optimum. La seule approche qui soient infaillible consiste à changer les piles régulièrement, typiquement après 5 ou 6 films. Il est aussi important de bien choisir le type de piles qui seront utilisées. Bien qu'au moins trois types peuvent être employés dans le Nikonos V, seules les piles à l'oxyde d'argent ont une courbe de décharge permettant de conserver le niveau critique de 2.65 V assez longtemps. Les piles portant le numéro P76 ("P" pour usage photo) devraient être utilisées. Si celles-ci ne peuvent être trouvées facilement, les piles 357 ont des caractéristiques similaires.

Un dernier détail au sujet des piles: il ne faut jamais monter les piles à l'envers dans le Nikonos V. Bien que ceci n'a pas d'effet lorsque la caméra n'est pas utilisée, l'inversion de tension peut détruire les composantes électroniques de l'appareil lorsque les circuits seront activés.

Il est possible de vérifier le bon fonctionnement du mode TTL du flash (SB-102/103/104/105). Tout d'abord, connecter le flash à la caméra et pointer le flash vers l'appareil à environ 20 cm devant la lentille. Mettre le sélecteur de vitesse à la position "A", ajuster la sensibilité à 100 ASA et ajuster le flash à "TTL". Avancer le compteur jusqu'à la position "1" puis mettre le flash en marche. Lorsque l'indicateur rouge indique que la pleine charge est atteinte, l'affichage de l'appareil devrait l'indiquer par un éclair (non-clignotant). Déclencher l'appareil. Ceci devrait produire un éclair relativement faible et le temps de recharge devrait être très court (une seconde ou moins). Pour la deuxième étape du test, mettre le couvercle sur la lentille ou en cacher l'ouverture avec une main. Pointer le flash dans la direction opposée de la caméra et déclencher. L'éclair devrait être à son maximum d'intensité, le témoin rouge devrait clignoter huit fois et le temps de recharge devrait être beaucoup plus long que pour le test précédent. Notons que le mode TTL ne fonctionne correctement que pour la gamme de sensibilité comprise entre 25 et 400 ASA. Au delà de 400 ASA, l'indicateur en forme d'éclair dans le viseur devrait clignoter, indiquant que le mode TTL ne fonctionnera pas

Retour au Cap L'Abeille

gifdolfi.gif (10200 octets)